Entrepreneuse, animatrice et chroniqueuse télé, elle ne laisse personne indifférent. Hapsatou Sy "on l'aime ou on kiffe la désaimer". Rarement une femme n'aura autant agité le bocal avec ses punchlines et ses prises de positions en télévision.
C'est précisément la raison pour laquelle j'ai proposé à Stéphanie Guittonneau, rédactrice en chef et directrice de publication du magazine FDF Paris de proposer une exploration de l'autre facette d'Hapsatou : celle de la maman.
Bonne lecture !
J’ai pris conscience de le force qu’il fallait pour rebondir et continuer de croire en mes rêves. »
PASSÉ
Issue d’une grande fratrie, racontez-nous quel genre d’enfant vous étiez ? J’étais une enfant dynamique et débrouillarde. J’aidais beaucoup mes parents et je m’occupais quotidiennement de mes frères et soeurs. À douze ans déjà, je voulais travailler et gagner de l’argent, alors je faisais des petites missions « travail » après l’école pour m’amuser.
Comment le parcours de vos parents vous a-t-il influencé ? Le parcours de mes parents est un exemple. C’est d’ailleurs mon père qui m’a donné envie d’entreprendre : il est entrepreneur de sa propre vie, il a tout mis en oeuvre pour nous offrir une vie meilleure ici en France. Il m’a transmis les valeurs du travail et de la persévérance. Ma maman est une femme formidable qui m’inspire quotidiennement, elle m’a donné beaucoup d’amour, c’est exactement ce que je tente de reproduire aujourd’hui.
Quelles embûches avez-vous rencontrées dans votre parcours professionnel ? Je dirais que c’est un échec et non pas une défaite : la fin de ma première aventure entrepreneuriale. La fermeture de mes salons Ethnicia a été une épreuve difficile mais très enrichissante. J’ai pris conscience de la force qu’il fallait pour rebondir et continuer de croire en mes rêves. Aujourd’hui et depuis 2013, j’ai une marque éponyme de produits cosmétiques, présente dans plus de 150 points de vente. Entreprendre, c’est comme sauter en parachute : seul l’atterrissage compte, et il faut savoir rebondir et se relever si l’on tombe.
Quelles sont les icônes qui vous ont influencée lorsque vous étiez petite ? Petite, je n’ai été influencée que par mes parents. En grandissant, je me suis inspirée de plusieurs femmes, dont Oprah Winfrey. Je trouve que cette femme a un parcours exceptionnel et une personnalité atypique.
Si vous pouviez remonter le temps que changeriez-vous dans votre vie ? Avec un peu moins de précipitation, je referais la même chose. Mais finalement, sans précipitation et impatience, est-ce que j’aurais vraiment réalisé mes rêves ? Je ne suis pas certaine. L’impatience est à la fois mon défaut et ma qualité.
PRESENT
À quoi ressemble votre journée de working girl ? Je suis une mompreneur. Depuis que j’allie vie de maman et vie de chef d’entreprise, tout a changé. Le rythme est décalé, et je dois m’organiser : l’avantage est de pouvoir travailler à mon rythme, être libre de choisir mes horaires de rendez-vous…etc. Chaque journée est différente, mais généralement, j’essaie de travailler le matin et le soir, quand bébé dort. Les rendez-vous avec mes collaborateurs ont plutôt lieu l’après-midi. Je prends désormais plus de temps pour ma famille.
MAMAN mais pas que…
Comment vous y prenez-vous pour apprendre le métier de maman ? J’apprends chaque jour. J’essaie, j’observe, j’apprends à connaître mon bébé et à comprendre ses envies et besoins. Sinon, je lis beaucoup de magazines et je me renseigne auprès de mes proches et de professionnels pour les sujets plus complexes.
De nombreuses femmes ignorent comment concilier leurs différentes vies. Quels conseils leur donnez-vous ? Je leur dirais de ne pas laisser le travail envahir leur vie privée. Il faut essayer de s’organiser certes, mais surtout de «couper» avec son job pour dissocier le travail de la vie privée. Aussi, je leur conseille de se fixer des objectifs atteignables, sinon c’est le découragement assuré ! C’est également important de déléguer, et de déterminer les missions essentielles de sa journée pour éviter d’être débordée. Faites des listes de priorités, tout sera plus clair !
Quel genre de directrice êtes-vous ? Je suis créative et à l’écoute des idées de mes collaborateurs. J’aime leur laisser de la liberté dans la mise en œuvre de nos différents projets.
Vous êtes animatrice télé, directrice d’une marque de cosmétiques et d’un showroom, coach et auteur d’un livre. Quel rôle est le plus difficile à endosser ? Il n’y en pas un qui soit plus difficile que l’autre. La difficulté, c’est de concilier tout cela, de s’organiser pour que tout avance dans le bon sens. Et cela, tout en étant une jeune maman ! Le plus complexe est de gérer au mieux son agenda.
FUTUR
Comment imaginez-vous l’avenir de votre fille ? Mon plus grand souhait est que ma fille soit épanouie et libre.
Vous êtes dans le top 78 des femmes les plus influentes en France. Selon vous, que vous faudrait-il pour intégrer le top 15? Détrôner l’Oréal ?!
Comment imaginez-vous l’avenir des femmes chefs d’entreprises ? L’avenir des femmes chefs d’entreprises est prometteur. Les jeunes filles audacieuses que je rencontre régulièrement montrent combien les femmes sont créatives et ambitieuses.
Racontez nous comment sera Hapsatou Sy à 50 ans ? À 50 ans, je serai toujours Hapsatou Sy, une femme libre, indépendante et entreprenante.
Si vous deviez dresser une liste de femmes influentes dans les 5 prochaines années vous diriez qu’il y aura… Emma Watson, Ophélie Meunier, Imany, Adèle Exarchopoulos.
Par Médina KONÉ rubrique "Maman mais pas que..."
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